Pages

jeudi 15 août 2013

Heureuse surprise

En ce 15 août, c'est avec peu d'espoir que je suis allée consulter le site de l'école Lignes et Formations pour voir si une petite note n'était pas tombée, par hasard. Et bien tout arrive, cela fait des jours que je suis pendue au site pour guetter ma note et c'est aujourd'hui que je la découvre. 19,5/20... Vous comprenez donc mon empressement à partager cela avec vous. Ah, au fait je ne vous ai pas dit de quel devoir il s'agit... c'est le devoir "Représenter l'homme". Un devoir à tiroir comme je les adore. Un devoir qui à l'air rapide (un ou deux croquis et hop) mais que finalement vous mettez 8 heures à faire (et vous avez fichtrement bien fait).

Aller, pour le plaisir voici quelques extraits du devoir :


...
 ...
...

Et l'étude du corps en mouvement : Charon passant les ombres sur le Styx de Pierre Hubert SUBLEYRAS.

L'artiste

Pierre Hubert Subleyras (Saint-Gilles-du-Gard 1699, Rome 1749) est un artiste français peu connu parce que bien que français de naissance, il a fait toute sa carrière à Rome. Il est le fils d'un peintre mineur d'Uzès, né la même année que Chardin, il fait partie de la fameuse « génération de 1700 ». Il fait son apprentissage à Toulouse près d'Antoine Rivalz puis se rend à Paris en 1726. En 1727 , il remporte le prix de Rome avec un toile intitulée Le serpent d'airain qui lui permet de partir pour Rome l'année suivante. Il fut pensionnaire à l'Académie de France, alors installée au palais Mancini, jusqu'en 1735. Marié à Maria-Felice Tibaldi, une miniaturiste romaine qui reproduisit souvent ses œuvres, il vécut dans la Ville Eternelle jusqu’à sa mort en 1749 et ne retourna jamais en France. Arrivé à Rome à trente ans, déjà en pleine possession de son art, Subleyras obtint rapidement d'importantes commandes, d'abord dans le domaine du portrait puis en tant que peintre d'histoire. Son art fut notamment apprécié par les représentants des principaux ordres religieux qui lui commandèrent de grandes compositions pour la décoration d'églises à Rome ainsi que dans le reste de l'Italie et même en France.
Sa peinture est souvent vouée à des sujets religieux. Ses compositions, lentement élaborées à travers de nombreuses études peintes, concluent une longue réflexion.


L'oeuvre

Cette oeuvre, conservée aujourd'hui au musée du Louvre, est une huile sur toile de 135 x 83 cm peinte vers 1735. Il y est question de relater un passage de la mythologie gréco-romaine. Charon, le passeur des enfers, transporte dans sa barque les ombres des morts qu'il emmène au delà du Styx. Habituellement, Charon est représenté tel un vieillard sinistre et mal vêtu, fils de l’Érèbe et de la Nuit. Inflexible, le passeur réclame toujours une obole aux morts afin de leur faire passer le fleuve et de leur éviter d’errer éternellement. Subleyras a interprété la mythologie antique en représentant un homme jeune et musclé, vu seulement de dos, écartant son bateau de la rive et emportant deux figures fantomatiques assises au fond de sa barque.
Le parti pris par Subleyras sur la composition frappe également : la mort est l'éloignement. Charon tourne donc le dos au spectateur et s'en va devant lui, vers l'autre bord. Cette mise en scène est une nouveauté, Charon étant habituellement représenté de face. Le nu de dos est superbement maîtrisé.

Subleyras, homme d'étude et d'assiduité, avait assez pratiqué, à l'Académie de France de Rome, le dessin d'après modèle, pour maîtriser ce morceau d'anatomie.

Au loin, les supplices rougeoyants des enfers. On entrevoit la roue du malheureux Ixion. Les âmes de passage, elles, sont couvertes de leur suaire blanc qui les cache jusqu'au visage. Là encore l'idée du peintre est une trouvaille qui n'a encore pas été employée à l'époque : un mort n'a pas d'existence propre, donc pas de traits. Et puis, ces grandes silhouettes prises dans les plis des linceuls donnent à Subleyras l'occasion de traiter de grandes surfaces blanches.

La saveur de l'exécution, avec le jeu des reflets sur le grand nu, des modulations des blancs qui contrastent avec le rougeoiement lointain mais surtout l'invention qui représente Charon de dos et voile la face des ombres : tout prend ici un accent grave et insolite pour son époque.


Mouvement et anatomie

La composition permet de révéler l'arrière de Charon, complètement nu, pourvu d'une belle musculature.

Charon appuie son genou gauche au bord de la barque, ce qui nous révèle sa plante de pied et nécessite l'emploi d'un raccourci pour représenter son mollet. La jambe droite est bien ancré au fond de la barque, très légèrement fléchie. La position du bas du corps démontre un parfait équilibre.

L'action se passe plutôt au niveau du haut du corps. Charon se penche à la fois vers l'avant et vers la gauche pour réaliser le mouvement avec la perche. Son bras gauche est tendu vers l'avant pour saisir la perche au niveau de son épaule gauche, on ne le voit quasiment pas. Son bras droit est levé, fléchi car sans doute en train d'amorcer un mouvement vers le bas pour enfoncer la perche dans l'eau. Dans cette position où le haut du corps est penché vers la gauche ; l'épaule droite est très largement au dessus de l'épaule gauche.

On ne voit que la chevelure de Charon, aucun trait de son visage. On imagine la tête penchée vers l'avant, ce qui empêche de prendre sa dimension stricte pour voir quel canon de proportion a pu être employé. 




A l'attention des élèves de Lignes et Formations qui viendraient faire un tour sur le blog : attention pour chaque question, je n'ai mis qu'un extrait, il manque un certain nombre de données pour le devoir. Si ce post vous à aidé ou si vous voulez quelques infos complémentaires, laissez moi un commentaire !!!


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire